Je n’avais jamais tel désir d’embrasser Marthe que lorsqu’un travail la distrayait de moi ; jamais tant envie de toucher à ses cheveux, de la décoiffer, que quand elle se coiffait. Dans le canot je me précipitais sur elle, la jonchant de baisers pour qu’elle lâchât ses rames, et que le canot dérivât, prisonnier des herbes, des nénuphars blancs et jaunes. Elle y reconnaissait les signes d’une passion incapable de se contenir, alors que me poussait surtout la manie de déranger, si forte.
Le diable au corps / Raymond Radiguet
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