L’empathie : mais de quoi parle-t-on ? […]
Trois significations sont généralement distinguées :
- L’empathie cognitive désigne la capacité à comprendre les pensées et intentions d’autrui. En psychologie cognitive, on parle aussi de ‘théorie de l’esprit’ – un mot bien sophistiqué pour désigner une chose simple : quand vous observez une personne dans le train la tête tournée vers la fenêtre, les yeux dans le vide, vous comprenez qu’il est en train de rêvasser. […] Cette capacité à lire dans la pensée d’autrui a fait l’objet de quatre décennies de recherche pour savoir si elle était le propre de l’homme. La question n’est pas vraiment tranchée.
- L’empathie affective est la capacité à comprendre, non pas les pensées, mais les émotions d’autrui. Comprendre [ces] émotions, ce n’est pas forcément les partager. On peut percevoir la tristesse ou l’inquiétude de l’autre sans l’éprouver soi-même. Il est même une forme d’empathie affective très perverse qui consiste à se réjouir parfois du malheur d’autrui.
- L’empathie compassionnelle, enfin, est l’autre nom de la sollicitude. Elle ne consiste pas simplement à constater la souffrance ou la joie d’autrui, mais suppose une attitude bienveillante à son égard.
La bienveillance a gagné aujourd’hui bien [des] sphères : soins, enseignement, management et même politique.
Jean-François Dortier / Empathie et bienveillance / Sciences Humaines n° 193, avril 2017
Votre commentaire