A la fin de chaque texte qu’elle terminait pour quelqu’un d’autre, elle écrivait le mot FIN, suivi d’une étoile (une sorte d’astérisque qui ne renvoyait à rien). Elle exigeait par contrat que cette signature figure à la fin du livre. C’était sa patte, sa marque de fabrique, une sorte d’empreinte connue d’elle seule.
Je me suis gentiment moquée d’elle, je trouvais ça désuet, il est rare dans les livres qu’on trouve aujourd’hui le mot FIN.
– On voit bien que c’est fini, ai-je plaisanté, puisqu’il n’y a plus de pages !
– Non, je ne crois pas. Je crois que le lecteur aime bien qu’on le lui dise. C’est le mot FIN qui lui permet de sortir de cet état particulier dans lequel il se trouve, qui le rend à sa vie.
D’après une histoire vraie / Delphine de Vigan
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