Dans l’idée du progrès qu’un homme de la IIIe République pouvait entretenir, il y avait la vision lointaine mais assez précise d’un avenir meilleur, où les gens seraient plus éduqués, dans une société plus pacifiée, mieux organisée. Dans la conviction d’aujourd’hui, il ne reste que l’impérieux désir d’aller de l’avant sans savoir ce que cet avenir impliquera. C’est le discours du progrès sans le contenu du progrès. […]
Classiquement, le vecteur du progrès était la raison dans toutes ses dimensions. Désormais, il se réduit au pur progrès technique des objets, des manières de faire. La cohérence qui associait à parts égales progrès humain et progrès matériel pour définir un niveau de civilisation a été perdu en route.
Comprendre le malheur français / Marcel Gauchet
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