ROTHKO : Voilà pourquoi c’est important pour moi de créer un lieu. Un lieu où le spectateur peut contempler les tableaux longtemps et les laisser vivre.
KEN : (exalté) Ils ont besoin du spectateur. Ils ne sont pas comme des tableaux qui représentent, comme des paysages ou des portraits.
ROTHKO : Dis-moi pourquoi.
KEN : Parce qu’ils changent, ils bougent, ils respirent. Les tableaux qui représentent sont figés. Ils ne demandent pas la participation active de celui qui regarde. Si on va au Louvre au milieu de la nuit, la Joconde sourit pareil. Mais ces tableaux-là, est-ce qu’ils arrêtent de respirer quand on les laisse seuls ?
Rouge / John Logan
Version française de Jean-Marie Besset
© N° 14, 1960 / Mark Rothko
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